comment affirmer être d'ici sans jamais arpenter les pentes raides qui mènent à Notre Dame. Elle est l'image de la cause, de la révolte, mais n'appelle pas à la révolution.
Ça devait être un lieu de curiosité et de découverte des vins du monde, c'est devenu un lieu de partage et d'amitié. Dans Sa Cave, Alexandre Dimitch nous livre un récit d'explorations vigneronnes où Rosés de Provence côtoient Côtes du Rhône, vins de Bourgogne, de Loire, du Languedoc, d'Italie et d'ailleurs,...
Le vieux puits, les cyprès, l’olivier, l’éclat des Petunia, à midi l’ombre et le frais, la douceur de l’éclairage du soir, les contorsions des bois flottés comme des bibelots vivants. Pour un temps, ce sera merveilleux…
Rien dans cette belle maison ne se fait sans ferveur,… et l'avenir se construit. Sophie gère et embellit le quotidien, cette année encore, Bar à vin, terrasses et vérandas seront le théâtre de quelques belles soirées Jazz…
Il suffit de pousser la porte de l'Hostellerie, et la passion de Philippe Da Silva transparaît. Encore… et pour longtemps.... Anthony Salièges et la Belle Maison de Pennafort n'héritent pas du macaron de Philippe da Silva. On n'attendait pas du Michelin qu'il fasse du sentiment, il est là pour faire des affaires… A défaut de faire l'actualité.
Je me suis trop longtemps tenu hors des sentiers que je pratiquais entre Méjanes et Cacharel. J'en ai eu de nouveau l'appétit. Un moment d'émerveillement est toujours probable lorsqu'on s'éloigne des Saintes maries par la D85 pour rejoindre les réserves de taureaux aux abords du domaine Paul Ricard.
n ne devient riches en faisant du vin que si on l'était avant. Dans les décennies passées, des générations de vignerons ont vendu pas cher des terres qui n'ont pas de prix, à de riches investisseurs qui les ont achetées pour vivre comme s'ils étaient plus pauvres… Mais personne ne les croit sincères quand ils passent un vieux chandail et enfilent une paire de bottes en caoutchouc…
Pour alléger nos peines, on a parfois transformé les personnes précaires en êtres de fiction. On ne fait pas à manger aux êtres de fiction, il suffit de refermer son journal, éteindre son écran pour les renvoyer chez eux. En 2022, on s'assoit ensemble, en même temps, à la même table !
Seulement une envie de rejoindre le réel, à l’abri de la contamination par la com. Tout près aussi des produits et de ceux qui les travaillent. L’agneau des Alpilles, le foin de La Crau, les poulettes de Géraldine Conay, les petits légumes de Fabien Dumont.. Les saisons sont dans l’assiette, les vins de Dominique Hauvette dans les verres, Flavie et Ivan commentent, recommandent, conseillent…
Banon, éveillait chez moi, Giono et la Librairie Le Bleuet. Et son fromage, une nourriture d'intellos. J'imaginais quelques bas-bleu en visite dans ce joli village, conversant dans un salon autour de l'oeuvre du maître, et grignotant un Banon tout frais, piqué de miel, accompagné de baies sauvages et bio.
On peut le déguster blanc et fondant à partir de 12 jours d'affinage, au terme de son premier mois, il entre dans sa vie d'adulte. Il n'a plus la blancheur du nourrisson. Désencombré de sa fraîcheur, les moisissures lui donnent du caractère…
Depuis que FROUMAÏ s'est installée non loin de l'église des Réformés, la Canebière est moins palote. Très vite, le bruit a couru. Les gens qui aiment le fromage sont comme les gens qui aiment le vélo, quand ils se rencontrent, ils ne parlent plus que de çà.
Enfant, Julie ramassait les tomates, les poivrons, les aubergines plantés par son papa maraicher. Chez Pic, personne n'épluchait les légumes mieux qu'elle, mais rapidement Anne-Sophie la rapprocha des responsabilités. Avec Ducasse, au Louis XV à Monaco, elle grandit encore,... jusqu'à comprendre que la femme d'aujourd'hui est aux commandes. Carole Beaupied-Puetzer lui confia celles des cuisines de La Benvengudo. En cet automne, Julie Chaix nous propose une carte inspirée de son histoire, de ses goûts, de
C’est sa création majeure, elle contient tout Bajade. Une prose culinaire inspirée de la simplicité, proche de la cour de ferme et du bon sens paysan.
C’est une jolie carte aux senteurs de bois et d’humus, jus de viandes, champignons, bouillons de poissons, de legumes,.. que Mickaël Labat Gest nous propose à la Table du Calalou à Moissac Bellevue. La Bastide s’ouvre aux réjouissances gastronomiques de l’automne, l’occasion pour Table de Chef de goûter à la
Gérald Passédat ne dirige plus les cuisines du Lutetia à Paris. A mon avis, il a déjà beaucoup à faire à Marseille. L'inconvénient avec les grands chefs c'est qu'ils ne sont jamais là quand on s'assoit à leur table. Ils ne sont pas ailleurs, ils sont nulle part. Gérald Passédat partageait son existence entre n'être pas au Petit Nice à Marseille et n'être pas au Lutetia à Paris. Il y a peu, il consacrait aussi une large partie de son temps à n'être pas au Môle du Mucem, ni Chez Albertine, autres affaires marseillaises.
Les siciliennes qui ont quitté leur pays, n'en profitent pas pour changer de façon de cuisiner. Une cuisine tranquille, modeste, appliquée. Ca sent bon la tomate, l'huile d'olive, l'aïl et le fenouil ramassé sur le bord des chemins. On retrouve dans leurs plats, les plaisirs un peu oubliés, un peu perdus qui remontent sans cesse. C'est l'histoire de Sylvia et,... sa maman. Elles ont importé l'Italie à Bormes les mimosas. "Chez Sylvia" on sert une part de ce qu'elles ont goûté, aimé.
Je préférais quand les belles fontaines de nos villages, n'affichaient pas : "Eau non potable" Je préférais quand je buvais au filet d'eau de source qui coulait au milieu des figuiers sauvages, quartier des Aygalades à Marseille. Je préférais quand le serveur ne demandait pas systematiquement : "Qu'est-ce qui vous ferait plaisir m'sieurs dames"
J'adore me retrouver à l'Auberge Bourrelly. Peut être pour ses airs de petit royaume lointain. Une grande bâtisse dans un parc aux arbres centenaires, des parterres de fleurs, un bassin d'ornement aux poissons rouges et blancs. Les terrasses aux décors changeants sont vastes, la salle principale immense est confortablement meublée. Nappage tradition. Fenêtres, porte-fenêtres, baies,.. partout la lumière traverse et s'accroche. Un menu à 25€ le midi (du lundi au vendredi), le soir la carte fait le tour des grandes spécialités provençales. D'une maison que j'aime, il faut toujours que je tire une fable.
Dénouement heureux d'une matinée au ciel plombé, à la pluie fine sans fin. Les jours sans promesse, il faut frapper à la porte de Paul Bajade, aux Chênes Verts à Tourtour. Une si jolie maison aux volets verts, à l'intérieur charmant, chaud, tout de bois, de murs blancs et de couleurs vives. Chez Bajade, l'un des maîtres de la truffe tuber melanosporum. La vraie, la noire... Une carte facile à lire,
Pas de ces campagnes isolées où l’on ne se rencontre plus que dans les déchetteries. Non, en léger retrait de la N7, à quinze minutes d’Aix-en-Provence, de Puyricard, d’Eguilles, cinq de Saint-Cannat,… Nicolas Bottero vole vers les étoiles, mais il creuse aussi avec patience
FLÂNERIES .... AIX EN PROVENCE, belle et stérile. Je suis maladivement attaché à l'ancien monde. Celui que j'ai connu. J’aime les ruelles étroites, les vieilles pierres, les objets patinés. Dans les rues du centre aixois, on devine la volonté de protéger un décor qui semble n'avoir jamais eu aucune valeur d'usage. Comme si le monde industriel...
Évoquer La Bastide de Moustiers, c’est évidemment, une fois encore applaudir Ducasse, c’est à dire participer à la grande marche du monde de l’art culinaire,… et prendre position pour le bon dictateur. Car Ducasse, c’est un système totalisant, comme une eau qui se répand sur une plaque de métal. Il faut être patient pour trouver des points de rouille, des interstices et pénétrer ses préférences, ses faiblesses.
IL N'A PAS REMPLACÉ LE GRAND ROGER... On ne succède pas à un artiste... mais on l'oublie. C'est pourquoi Denis Fétisson veille à maintenir les lumières, toutes les lumières et le monde que Roger Vergé avait créé autour de lui. "La Place de Mougins", "L'Amandier", deux maisons nichées au cœur du quartier touristique sillonné chaque jour par des gens heureux : les touristes. Leur gaieté imprègne les rues, les terrasses, et par contagion, les visages d'hommes d'affaires en costumes sombres qui aux tables voisines déjeunent à l'eau minérale.....
Il ne travaille pas avec Le Grand Livre de la Cuisine sur les genoux, ne consulte pas le Guide Michelin. Jamais, non plus, le désir d'avoir l'air de ce qu'il n'est pas. Son privilège ? Décider de ce qu'il fera de ses journées... Choisir les poissons du matin, surveiller les marmites sur le feu de bois, dresser les bouillabaisses,...
Tous ces bons moments qu'ils vivent à trois... Ils puisent de l'énergie dans les sourires et les yeux de leurs convives. Après le service, ils sont fourbus, mais ensemble. Le père Gély parle peu, depuis Loiseau à Saulieu, son chemin le raconte. Sa cuisine aussi. Il travaille avec les saisons, donne sa préférence aux petits marchés alentours, cueille ses herbes dans la colline. Jean-Philippe le fils ainé assure la partie pâtisserie. Laurence, son épouse, trouve les mots qui disent avec simplicité, le plaisir de recevoir, déniche les petits producteurs qu'elle nous proposera sur la carte. En salle, ou en séance de shooting, Matthias, leur plus jeune fils a du style. Il est à la bonne distance. Souvent un Nikon 5300 prêt à shooter, il fera partie de ces rares cuisiniers qui savent photographier et de ces rares photographes qui savent cuisiner. Alors que la terrasse était bondée, Hervé a gentiment accepté de cuisiner pour moi, une fleur de courgette et un merlu de ligne. J'ai demandé un verre de rosé, Laurence m'a suggéré Fontenille
... AUX CHARMES DE BARDOT ET DE SAINT-TROPEZ. Brigitte dans sa Madrague, puis Vadim, Sagan, Barclay, Johnny, ... et tous ceux qui ont échappé à l'anonymat et survécu aux aléas du succès. Ils sont les visages du rêve tropézien. On pourrait croire que le mauvais temps favorise la créativité des auteurs, les empêchant de mettre le nez dehors. Il n'en est rien. Les célébrités...
Souvent originaux, quelquefois excentriques mais d'une clairvoyance absolue, les belges regardent une région qu'ils ont contribué à créer, comme coincée entre le sublime et le convenu. Un paradis à réinventer. Dans une autre vie, André Bourguignon a promu à l'export, la prestigieuse maison du Val d'Enfer. Il possède une vue en coupe de la Provence, un puits ouvert qui traverse ses beautés et ses charmes...
La prestigieuse façade du Jules César vous intimide ? Les lourds rideaux ne vous inspirent pas, ni la salle moquettée à l'ancienne. Vous êtes insensible au graphisme mural signé Christian Lacroix... Pardon ? vous auriez préféré Combas ? Vous êtes un(e) audacieux(se), alors osez pousser la porte de Lou Marques ... et appréciez le talent de Joseph Krise. Le chef n'ira pas de table en table raconter sa cuisine. C'est un taiseux. Ça tombe bien, c'est dans le silence que l'on goûte à son Risotto de langoustines au riz rouge de Camargue dans un jus de poulet infusé au fenouil sec. Le titre est un peu long, mais c'est le plat signature de monsieur Krise, on retiendra le plaisir de sa dégustation. Quelle richesse de clair obscur dans ce liquide luisant et onctueux, ces langoustines à la chair blanche, ce riz rouge cuit de frais, le grain luisant comme une perle. Chaque bouchée est une sensation d'une masse de douceur à la fois chaude et rafraîchissante qui fond sous le palais.